samedi 8 octobre 2016

Les infortunes de la vertu de Sade



Résumé :

Le triomphe de la philosophie serait de jeter du jour sur l'obscurité des voies dont la providence se sert pour parvenir aux fins qu'elle se propose sur l'homme, et de tracer d'après cela quelque plan de conduite qui put faire connaitre à ce malheureux individu bipède, perpétuellement ballotté par les caprices de cet être qui dit-on le dirige aussi despotiquement, de trouver, dis-je, quelques règles, qui pussent lui faire entendre la manière dont il faut qu'il interprète les décrets de cette providence sur lui, la route qu'il faut qu'il tienne pour prévenir les caprices bizarres de cette fatalité a laquelle on donne vingt noms différents, sans être encore parvenu à la définir.

Mon avis :

J’ai remarqué que beaucoup de gens restait focalisé sur la réputation sulfureuse de Sade, le traitait de tous les noms mais sans jamais l’avoir lu. Ils s’imaginent que ses écrits ne sont qu’une suite de scènes de cul toutes plus vulgaires les unes que les autres.
Du coup, sortir un livre de Sade dans le train et regarder la réaction des gens qui m’entourent s’avère une expérience très drôle…

Si vous n’avez jamais lu de Sade, je vous conseille de lire celui-ci qui reste le plus soft car grosse révélation : très peu de scènes de cul mais une vraie histoire teintée de la philosophie de Sade car oui, Sade est un philosophe.

Les infortunes sont celles de Justine, pauvre orpheline dévote qui se retrouve à la rue et qui doit survivre. Elle se retrouve face à des personnes qui profitent de sa bonté et de sa naïveté, et notre pauvre héroïne en fait à chaque fois les frais.

Si au début, j’avais beaucoup de peine pour Justine, au fur et à mesure du livre, j’étais plus à soupirer et à lever les yeux vers le ciel. Justine croit tellement en Dieu et à la providence qu’elle n’a aucune jugeote. Je ne lui demande pas de devenir voleuse de grands chemins mais bon sang, réfléchis un peu !

A travers cette histoire, Sade nous montre sa vision des choses sur la supercherie qu’est la religion car pour lui, la nature n’est pas ainsi faite, elle est sauvage et cruelle, et seuls les plus forts y survivent.
Même si c’est poussé très loin, force est d’admettre qu’il me donne à réfléchir.

Sade n’est pas un écrivain porno, c’est un écrivain dans toute sa splendeur : j’ai ris, j’ai rougis, j’ai réfléchi. Il sait, comme personne, doser les éléments de son histoire et de son discours pour que cela reste digeste et divertissant.

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